Coup de sang LIBRE

Admin Messages : 332 Date d'inscription : 23/04/2010

Nouveau jour, nouvelle scène. La jalousie agite ses mains, alourdit sa marche. « Garce ! » L'insulte avait dépasser sa pensée, franchit le seuil de ses lèvres. A présent, il les mordille. Trop fort. Elles se fendent juste assez pour laisser perler un filet de sang. Sa langue panse négligemment la plaie. Le bruit de la cafétéria s'éloigne puis, disparaît pour de bon. Il avait bifurqué ici et là sans se soucier de la destination. Seul le chemin est important.
Les traces de ses méfaits sont encore sur ses doigts. Ses paupières s'abaissent. Il inspire. Longuement. En vain. Impossible de redevenir calme. Son tempérament s'embrase vite et s'éteint mal. Et, pour souffler sur elle, il ne peut compter sur aucun courant d'air. Un rictus déforme sa bouche, dévoile une partie de sa parfaite dentition.
« Après tout, je m'en fiche... Elle fait ce qu'elle veut. » raisonne t-il. Son rire s'étouffe dans sa gorge. Un instant, il repense à la scène qui l'a plantée là. Il enrage à nouveau et dérange violemment ses cheveux. L'air négligé, renfrogné, lui donne un aspect féroce que les traits doux de son visage ne réussissent à briser qu'avec peine. Son cœur se soulève, manque de s'extirper de sa poitrine. « Il finira par mourir à s'emporter ainsi. » lui avait-on dit un jour en le surprenant dans un état semblable.
Pourquoi n'y avait-il pas de plateau à renverser ici ? Quelle bévue pouvait-on faire dans un couloir avec pour seules armes sa rage et son orgueil ? Rien. Il est tenté de faire machine arrière, de voir jusqu'où la bataille de nourriture qu'il avait déclenché avait dégénéré. Il change d'avis. Encore et encore. Il prend des décisions, renonce, conçoit des plans, abandonne, cherche un élève à martyriser, n'en trouve point. Au bord de la crise de nerf, il se laisse glisser contre le mur. Il bloque son souffle et son corps. Son esprit tourbillonne encore une minute, deux et, enfin, s'apaise.

Date d'inscription : 25/04/2010

– Va te faire voir, tu n’es pas mon père.
Nous nous fixions tous les deux avec un certain mépris. C’était la même chose à tous les jours. Je ne pouvais tout simplement rien dire sans qu’elle ne me crache dessus avec dédain. En fait, c’était mon portrait tout craché. Une réplique de mon sale caractère. Ma sœur avait dû en baver avec elle. Ce n’était effectivement pas ma fille. Je ne suis que son oncle. Et moi, elle va me le faire regretter. J’essais de ne pas être trop exigeant, de ne pas prendre trop de place. C’est pourquoi je bosse, sinon je passerais mes journées à la maison à me demander ce que je dois faire pour leurs venir en aide. Nathan est plus calme. Il me laisse plus facilement de la place. Mais Ann-Sofie est complètement fermée.
« Non, et je n’essai pas de le devenir. » répondis-je simplement. Je suis ensuite allé les reconduire à l’école pour finalement me rendre à l’Université. J’avais une bonne heure de libre avant de devoir de retrouver devant ma gentille classe. Sauf que mon ami là-bas, celui qui ne semblait pas au sommet de sa bonne humeur n’était pas sensé avoir une période de libre il me semble…
« Math à cette heure-ci. Je me trompe? »
Hum désolé, vu l’air que tu affiches mon grand, ce n’est certainement pas le bon jour pour venir t’ennuyer. Oh tant pis, après tout, je ne remarque pas ce genre de détail. De quoi m’as-tu traité hier?
« Respire mon gars, tu vas virer au violet. » dis-je sans grande émotion mais pourtant moqueur. Pourtant, je n’étais également pas au sommet de ma bonne humeur. Tout comme lui, j’avais des ennuis. Sauf qu’il semblerait que je sois un peu plus doué que lui pour dissimuler certaines choses. Je m’approchais un peu plus de lui et je dis d’un air plutôt … agressif? Disons convainquant.
« Puisque tu as décidé de te payer une heure de pause, tu pourrais l’utiliser pour venir nettoyer la merde que tu as causé dans le réfectoire, qu’est-ce que tu en dis? » Hum, ce n’était pas exactement un choix que je lui laissais. Il n’aurait pas le choix. Vu la guerre qu’il avait causé, la cafétéria était devenue tout simplement insalubre. J’avais vu ce qui s’était passé et je savais parfaitement qui était le coupable; L’énergumène devant moi ne s’en sortirait pas sans ennuis… Pas avec moi. Et puis, j’avais bien envi de rester encore un peu avec lui, histoire de savoir ce qui l’agaçait autant. Curieux? Non … Simplement une envie d’emmerder un emmerdeur! Après tout, c’était ma façon de décompresser après une avant-midi plus qu’épuisante dans mon nouveau rôle de père par intérim. Un père minable, soit dit en passant.

Admin Messages : 332 Date d'inscription : 23/04/2010

La silhouette de Monsieur Hyde, professeur d'anglais, se découpe dans son champ de vision. Il ne cache pas le profond soupir qui suit cette apparition. Le timing est mauvais. Vraiment mauvais. Lui non plus n'a pas l'air de très bonne humeur. Regrettable. Deux sang chaud flambent si vite !
« Ses paroles sont indicibles presque autant qu'il est imbuvable. » pensa t-il. Il soulève péniblement son corps tendu. Violet ? S'il ne l'était pas déjà, il devait pas en être loin. Les couleurs sur ses joues ravivent son teint, trahissent son énervement.
« Je ne me sentais pas bien. »
La question est sans importance alors peu lui importe que le prétexte soit affligeant. Les rougeurs sur sa figure, la température de sa peau plaident en sa faveur. Il conserve son regard irrité mais y ajoute un soupçon de répulsion avant de le jeter sur l'enseignant.
« Nettoyez-le vous même. » cracha t-il d'un air de défie. « Je ne suis pas responsable de ces moutons qui me servent de camarades. » Et il trouve cela juste. Car, après tout, il n'a forcé personne dans cette histoire. Il y avait eu méprise sur ses intentions premières.
A présent, il le regarde dédaigneusement. Il n'est pas dupe sur son impertinence. Mais, le prix pour donner du fil à retorde à monsieur Hyde, en vaut largement la peine. Le moindre signe d'énervement sonnerait à ses oreilles comme une victoire. Et puis, face à quelqu'un d'irrité, il aurait une bonne excuse pour être vulgaire et agressif. Au fond, peut être qu'il ne s'épanouit réellement que dans les conflits et la haine : des costumes qui lui vont à ravir.
« Qu'il cogne. » prie t-il intérieurement. Déjà, il sert les poings et les dents. Il est prêt à recevoir les coups physiques. Tout ce qu'il doit faire pour ne pas avoir tort, c'est ne pas commencer. Les mots sont de vrais torpilles pour amorcer une bataille. Par chance, il est plus doué pour les manier que pour jouer avec les chiffres.

Date d'inscription : 25/04/2010

Je ne suis pas un grand parleur, j’ai toujours eu pour habitude de frapper avant de parler. Mon impulsivité y est pour quelque chose. Sauf qu’ici, je ne suis pas dans une ruelle. Je ne suis surtout pas dans un conflit impliquant de la drogue et de l’argent. Je suis dans une Université. Alors me battre? Je sais encore me contenir vis-à-vis un gamin stupide. Je vaux plus que ça. Du moins, j’espère simplement que mon esprit en est également conscient. Par contre je dois avouer que je suis en plein changement. Parce qu’actuellement son attitude m’amuse plutôt qu’elle ne me froisse. Alors qu’en d’autres circonstances, je lui aurais fait perdre ce petit caractère arrogant.
« Vous vous sentez rarement bien alors? Vu le nombre de fois où vous ratez les cours. C’est votre syndrome prémenstruel M. de Beaumont? » dis-je avec un mince sourire amusé et moqueur. « Vous savez que vous pouvez consulter pour ça… » Vraiment, je pourrais même aller jusqu’à me trouver drôle. Ce doit être l’air de Paris qui me fait faire des blagues. L’ambiance New-Yorkaise n’est pas la même… Tout va si vite. Ici c’est paisible, calme. Je ne sais pas, c’est différent. Noah est franchement agaçant, mais je n’ai pas encore ressentit le besoin de lui faire éclater la cervelle. Lorsque je lui parle de son petit dégât au réfectoire, il me crache de nettoyer moi-même. J’hausse les sourcils. Hm, il y a tout de même une limite à ne pas dépasser. Êtres respectueux toutefois ne semble pas faire partie intégrante de son vocabulaire. J’aimerais bien trouver une bonne manière de lui donner une leçon. En fait, je trouve que lui faire nettoyer le réfectoire en est une bonne. Quoi de plus humiliant pour Noah que d’effectuer un boulot aussi dégradant?
« Non ça va aller, j’essaie de ne pas faire votre boulot à votre place. Mais je comptais bien vous venir en aide, histoire de ne pas perdre le fil de notre conversation. Sinon nous pouvons discuter dans mon bureau, disons… après les heures de cours. Une retenue vous connaissez ça? Ils en donnaient dans mon temps, c’est peut-être trop vieux pour vous. Mais tant pis, j’aime bien l’idée d’avoir un peu d’aide pour corriger la montagne de travaux qui se trouve sur mon bureau. » dis-je alors en croisant les bras mais en m’adressant à lui d’un ton presqu’enjoué. Oui, il ne se sortirait pas d’une punition. Et j’avais une bonne raison, deux en fait. Monsieur sèche, et monsieur commence les guerres de bouffe à la cafétéria. Si il veut jouer au plus malin, il ne gagnera pas là-dessus. Puisque si il ne prend pas une décision, je parviendrai assez facilement à le faire suspendre de l’Université durant quelques jours. Il n’a donc pas tellement de choix. Soit il prend un petite heure et il vient aider à faire le ménage du réfectoire, devant les autres étudiants… Ou bien il prend de son temps libre, après les cours pour passer du temps avec moi. Et là, ce sera peut-être davantage qu’une heure et nous seront vraiment en tête à tête. Sauf que ça ne ressemblera pas tout à fait à un rendez-vous galant. C’est mon tour de le regarder de haut cette fois, il semblerait que c’est devenu une habitude de se lancer la balle entre nous.

Admin Messages : 332 Date d'inscription : 23/04/2010

« Hilarant. » claque sa langue fourchue. Sur son visage, aucun signe d'amusement. « Il cherche à concurrencer Eraste avec ses blague ou quoi ? » Pensa t-il. Son corps bascule en arrière. Son dos se colle contre le mur. Il croise les bras sur sa poitrine. Déçu par le manque de férocité de son adversaire, sa fureur se ramollit. Il ne reste plus que son attitude dédaigneuse et son comportement princier. A cet instant, il a oublié ce qui le contrariait alors. Son caractère et ses pensées se focalisent sur un nouvel obstacle : l'enseignant debout devant lui. Soudain, il s'emballe.
« Je n'ai pas besoin d'aide. » Ses bras retombent. Au bout : deux poings. « Et surtout pas de quelqu'un comme vous. »
L'agressivité afflue dans sa voix et coule de sa bouche. De l'aide ? Jamais il n'accepterait une quelconque aide. Dépendre de quelqu'un lui fait horreur. Pire, elle l'angoisse. Vivre par et pour lui-même puis, mourir : voilà le programme qu'il s'est fixé.
« J'irai en colle mais certainement pas à la cafet'. »
Car l'idée de récurer sol et plafond le répugne. De plus, pour en avoir fait l'expérience, il sait qu'un dessous de table en faveur du proviseur lui épargnera à coup sûr toutes les punitions éventuelles. Être riche a ses avantages.
« Et arrêtez d'être tout le temps sur mon dos. Vous n'avez pas des choses à faire ? Je ne sais pas moi, préparer des cours, préparer des examens ou... » Il hésite un instant. « Amener des fleurs sur la tombe de Jessika. »
Ses pupilles se rivent sur le visage du professeur. Il en examine chaque mouvement, cherche à les traduire. Il vient de poser une de ses plus belles cartes. Les recherches qu'il a mené ont porté ses fruits. Il ne sait pourtant pas tout. A dire vrai, bien peu de choses. Mais c'est suffisant pour prétendre le contraire.

Date d'inscription : 25/04/2010

Oui bon, je n’ai jamais été un blagueur expérimenté. Mais je crois qu’avec M. Beaumont j’aurai tout le temps pour m’améliorer non? Ce gamin me déteste. C’est bien car je dois avouer que c’est celui qui m’insupporte le plus. Je n’ai jamais été du genre à me défendre avec les mots, alors il doit avoir une longueur d’avance sur moi là-dessus. Mais j’apprends rapidement. Je sais que je ne peux pas lui envoyer mon poing dans la tronche. Sauf que je ne sais pas jusqu’à quel point je vais pouvoir me contenir. Toutefois je sais parfaitement que contrairement à lui qui n’obtient continuellement que quelques ennuis parce qu’il n’est qu’un étudiant. Moi si j’en venais à tabasser Noah, ça me couterais mon emploi, et une sacrée réputation. Je vais devoir rester un moment à Paris pour mes neveux. Même si ma présence n’est pas particulièrement appréciée je crois qu’ils me préfèrent à une famille d’accueil jusqu’à leur majorité. Aussi bien faire des efforts…
« Quelqu’un comme moi? C’est quoi quelqu’un comme moi, ça m’intéresse. » demandais-je avec un mince sourire. Toujours cet air moqueur et amusé de peint sur le visage, pourtant je m’énervais, j’étais énervé. Je me surpassais simplement niveau retenue de soi-même… Il refusa la cafétéria. Tant mieux, je devais avouer que je n’avais pas la moindre envie de récurer toute cette merde. Mais que j’avais bien envi de passer un moment en privé avec ce petit connard. Histoire de ne pas avoir à surveiller mes paroles. Je peux également me montrer très grossier… Il me demande alors soudainement d’arrêter d’être sur son dos. Et puis quoi encore. Mais ce qu’il ajoute par la suite me scie les jambes. Je savais que j’avais affaire à un gamin déplaisant. Mais je ne m’attendais pas à des paroles aussi… cruelles en fait. Je fronce les sourcils. Je ne sais même pas comment réagir. En fait je n’avais pas encore décidé à l’intérieur de moi si j’étais attristé ou non par la mort de ma sœur. C’est simplement que je ne l’avais pas revue depuis plus de trente ans. Mais elle restait tout de même ma sœur, et je n’appréciais pas du tout de telles paroles. J’étais silencieux depuis au moins une bonne minute. Une minute de trop durant laquelle il devait vraiment jubiler. « Qui est-ce qui vous a piqué votre copine Noah? Sûrement quelqu’un capable de la tenir mieux en laisse que vous… » dis-je d’un ton bas et sombre. Sans le savoir, j’avais à mon tour serré les poings. Il avait évidement touché un point sensible. Sauf que… Je ne savais pas comment réagir, tout simplement. C’était encore le fouillis total dans ma tête lorsqu’il était question de Jessika. Heureusement, nous étions seuls dans ce couloir. Si l’un de nous deux s’emportait davantage, il n’y aurait pas de témoins. Mais je comptais encore me défendre avec des paroles. Sauf que moi, lorsqu’il était question de copine, je devrais plutôt la fermée. J’ai été fiancé une fois, mais lorsque la fille en question a essayé de me tuer, j’ai dû m’en débarrasser. Question copines, je n’ai pas tellement d’expérience, il doit en avoir bien plus que moi. Mon regard ne quitte pas le sien et vice-versa. Nous nous défions du regard, cherchant la faille pour faire craquer l’autre le premier.

Admin Messages : 332 Date d'inscription : 23/04/2010

Le grondement sous leur poitrine mugit dans l'air. Ce dernier, alourdit, suspend les corps dans l'espace. Noah se redresse totalement. Il est impatient de connaître la suite. Toute son attention est portée sur cet être qu'il méprise. Depuis le début, il l'a sentit. La répulsion semble réciproque. Ce constat l'encourage à persévérer sur la mauvaise pente. Il lui manque l'expérience et le recul pour changer. Il est obstiné. Perdu du départ, perdu à l'arrivée. Il ne regrette pas ces dernières paroles. Elles ont l'effet qu'il souhaite : l'atteindre, le blesser.
En face, on riposte. La raison de sa colère est à nouveau devant ses yeux. Il se mord l'intérieur de la joue pour ne pas répondre dans l'instant et le laisser mariner. Attendre. Il ignore jusqu'au sens de ce mot. Il veut tout. Tout de suite.
« Je ne sors avec personne. »
Il essaye de paraître neutre, indifférent. Manqué. Son regard a du mal à se fixer et traîne à droite puis, à gauche avant de revenir se jucher sur celui de Carl. Il tient à conserver son secret. Ses secrets.
A bout, ses doigts tâtonnent la poche arrière de son jean, plongent et récupèrent un paquet de cigarettes. L'excitation fait trembler ses doigts. Il brise la première qu'il porte à ses lèvres. Sa bouche bloque la seconde entre ses lèvres. Il attrape le briquet dans une autre poche.
« Bon, vous me les filer ces heures de colle ? » Son pouce ouvre et ferme l'allumeur. « J'aimerais sortir prendre l'air maintenant. »
La cigarette brisée entre ses doigts, il s'avance vers la poubelle contre le mur. Il la jète puis reviens. Bouger lui fait du bien. Il aurait voulu marcher sans s'arrêter pendant des heures, compter ses pas pour ne penser à rien d'autre. Il venait de sécher ses premières heures de cours, pourquoi pas la journée entière ?
« Vous n'aurez qu'à me les donner dehors. » Une seconde seulement venait de s'écouler entre ces deux dernières répliques. A le voir s'agiter, n'importe qui en aurait eu le tournis.

Date d'inscription : 25/04/2010

Un étudiant passe, il nous contourne d’assez loin. Le malaise entre nous deux doits être palpable. L’atmosphère trop lourde. Nos regards ne se lâchent pas et rien n’est important autour de nous. Le défi ne quitte pas nos pupilles alors que nous nageons constamment entre la colère et le mépris. Il me répond ne sortir avec personne. Mais comme il sait qu’il a touché une corde sensible en évoquant la mort de Jessika, je sais parfaitement qu’il ment. Du moins en partie. « Faux, vous ne sortez plus avec personne maintenant… » dis-je d’une voix toujours aussi basse, uniquement pour l’agresser autant qu’il le fait avec moi. Sa nervosité est apparente, et je sais à cet instant que c’est moi qui vais sortir vainqueur de cette joute verbale. J’en recouvre presque mon sourire en fait. Ce qui me fais rester neutre c’est que je sais que mon adversaire est redoutable, peut-être plus que moi. Alors la prochaine fois, ce qui sera certainement bientôt vu les heures de colle, il ne me laissera pas gagner de terrain. J’hausse les sourcils lorsqu’il me demande de lui filler les heures de colle. « Je ne savais pas que vous étiez si pressé de vous retrouver en tête à tête avec moi après les heures de cours… » dis-je en retrouvant mon ton moqueur. Il voulait sortir, il voulait partir parce qu’il se sentait coincé. Je le sais, parce que j’agis de la même façon. Me retrouver au pied du mur me rend fou, je n’ai besoin de personne et je ne veux surtout pas avoir à compter sur qui que ce soit. En une version plus, new-wave, ce gamin me ressemble. Sauf que je ne voudrais jamais l’avouer et lui non plus. Ce qu’il ajoute ne me laisse pas perplexe. Monsieur veut aller dehors avec moi et ce n’est très certainement pas pour me donner une clope. C’est le temps d’arrêter, pendant que je suis encore le vainqueur. Je ne suis pas dupe, il veut me faire commettre une stupidité. Comme lui mettre mon poing à la figure. Tu ne devrais pas me pousser à bout, tu n’aimerais certainement pas me voir abimer ton joli minois… « J’ai un cours à donner. Tu viens à mon bureau, à 18h. Si tu n’es pas là, tu auras des ennuis plus graves mon gars. » dis-je d’un ton particulièrement sérieux tout en prenant la direction inverse. Je n’avais pas de cours maintenant, c’était un mensonge. Mais j’avais bien envi de me fumer une cigarette aussi. Nerveux? Je ne me l’avouerais même pas à moi-même. Mais oui, lorsque je fume c’est bien souvent par nervosité. Nous verront bien comment notre petite soirée va se déroulée. Peut-être qu’aucune parole ne sera échangée. Peut-être qu’il ne viendra pas. Mais peut-être qu’elle va se terminer dehors cette heure de colle…